2 Juillet 2017
Par Freddy Mulongo, dimanche 2 juillet 2017 Radio Réveil FM International
Le vendredi 30 juin 2017, jour glorieux pour les Congolais mais aussi triste, après 57 ans de l'accession hypothétique d'indépendance de la République démocratique du Congo. Ils étaient nombreux: sa famille, ses amis, connaissances et anonymes pour accompagner le Vaillant Résistant Jean Kalama Ilunga sous la pluie battante à sa dernière demeure au cimetière de Nemours. Nous revenons sur l'oraison funèbre prononcée par Paul Kahumbu du Front Civil de Résistance Populaire de Lausanne.
Cher Ilunga Kalama Jean, toi
Mon plus que frère,
Mon compagnon de lutte
Grand Patriote Résistant Combattant
Brillant intellectuel et Artiste engagé
Pour ceux qui ne te connaissent pas en profondeur, tu es un enfant oracle. Né Ntumba wa Mulu ! Fils oint des huiles dont l'étoile filante tombée sur le toît paternel avait signalé ta conception. Ce 30 juin 2017, date qui marque 57 ans de l'accession de notre pays à l'indépendance ! Cette date est à tous égards emblématique. Elle est triste et glorieuse. Triste car elle nous rappelle, tant des martyrs morts sacrifiés sur l'autel de l'intolérance, glorieuse car elle fut l'aboutissement d'un combat héroïque mené par nos pères fondateurs pour la liberté et la dignité de l'homme congolais: Simon Kimbangu, Cardinal Malula, Patrice Eméry Lumumba, Joseph Kasa-Vubu...
En cette date mémorable, nous sommes là-présent pour t'accompagner à ta dernière demeure sur cette terre des hommes pour ton grand voyage dans le mystère de l'au-delà !
En ce moment triste de ton départ pour le voyage éternel, l'émotion qui m'envahit me fait perdre mon latin. Mais pour exprimer ma douleur j'ai glané dans l'oeuvre spiritul du poète Léopold Sédar Senghor pour m'inspirer dans un strophe du poème élegial titré "Kassak" afin d'emprunter des mots et d'adapter des accents à l'émotion qui fait vibrer ma peine et ma souffrance de ce moment de deuil.
Jean Kalama Ilunga !
Notre peine est immense. Elle est à la mesure de la perte d'un grand homme, grand esprit comme toi. La mort vient de t'emporter pour un dernier grand voyage, au moment où ta chère famille, avec en premier ta dulcinée de jeunesse, femme courage, ta chère moitié, épouse bien aimée Therèse dit Thété, ta descendance rangée et alignée en graines de chapelet avec Carinne, Béné, Gracia, Esther, Benjamin, tes petits enfants, sans oublier l'objet central de ton combat ta Mère Patrie Kongo, tous agglutinés dans dans leur lot de frustration, des épreuves multiples de la vie et de leur quête de bonheur, ils espèraient et attendaient beaucoup de toi.
Oh ! Oh ! Qu'il est vraiment prématuré ton ultime voyage de l'autre côté du miroir.
Notre combat commun dans la Résistance pour la libération de notre cher et beau pays le Kongo, a considérablement évolué. Il avait même retreci l'écart de distance géographique entre la France, ton pays d'adoption et la Suisse de Guillaume Tell, ma deuxième patrie.
C'est dans Lausanne, la capitale olympique que nous avions ensemble annoncé officiellement la création du Front Civil de Résistance Populaire-FCRP, le 2 juillet 2012.
Ensemble c'est-à-dire, toi Kalama Ilunga, lui le professeur Fweley Diangitukwa, et moi même, Paul Kahumbu Ntumba et mon eépouse, en présence d'une jeunesse engagée venue de Genève et autres cantons hélvétiques. L'événement fut immortalisé par un grand journaliste, Patriote Résistant Freddy Mulongo dont l'engagement révolutionnaire du média Réveil FM International , n'est plus à démontrer.
Johnny !
Dans notre parcours du combat révolutionnaire, tu étais le ténor, le stratège qui maitrisait au mieux, la prospective ! Tu étais l'idéologue qui incarner le sens de la pédagogie politique et ses corollaires philosophiques. Tu as su développer intellectuellement le concept de la doctrine Mzéeïste pour détruire scientifiquement le sophisme béa et suranné du Joséphisme identifié comme imposture, forfaiture et crétinisme du pouvoir anti peuple qui sévit au Congo-Kinshasa.
"Tango ya Kopapa" fut un organe extraordinaire consacré à la sensibilisation de l'armée et la police nationale, deux corps du pouvoir régalien pour que ces dernières s'engagent du côté de la Résistance pour désobéïr à un pouvoir d'occupation sans foi ni loi. Capturer l'ignoble personnage qui règne sur notre pays par défi fut l'une des priorités à décapiter le régime mafieux qui tue des congolais, viole nos mamans et pille impunément nos immenses ressources naturelles et stratégiques.
Tu fus le guerrier intrépide, le chevalier intraitable, le preux justicier qui combattait les barbares comme au Moyen-âge avec la glaive Durandal en main pour le triomphe d'une cause noble et juste
La Résistance Combattante dans sa victoire proche reconnaitra ta bravoure et ton nom sera inscrit en lettres de feu parmis ceux de la constellation des compagnons de la Résistance !
Jean Kalama Ilunga ! Retourne toi et regarde dans le rétroviseur ton peuple chosifié, regarde tes enfants qui pleurent surtout Gracia dont tu tu avais annoncé avec une joie non dissimulée, son projet de mariage à la rentrée de septembre. Quel choc pour Gracia qui déjà se réjouissait de voir son papa chéri lui tenant tendrement sa main paternelle pour l'amour avec fierté et dignité, comme dans une procession, en direction de l'homme de son choix pour sceller avec son bien aîmé le pacte sacré de l'amour devant Dieu et devant les hommes.
Johnny,
L'ardente envie de te pleurer me tient à la gorge, la douleur m'étrangle, elle se mêle à la colère, aux sombres sentiments de la vengeance qui me taraudent car pour moi et pour tant d'autres qui t'aiment tant , ta mort n'est pas naturelle.
Le temps et les circonstances à venir, finiront par revèler la source cabalistique, laquelle décime sans vergogne les meilleurs d'entre nous: des fils et filles dignes de la Mère Patrie Kongo !
Mais Dieu Tout-Puissant de nos ancêtres, Maître de temps et des circonstances nous inspirera le jour venu justice car ton combat fut noble et juste.
Et comme disait un Grand Homme politique français: Je crois aux forces de l'Esprit ! Avec force conviction, je sais que tu es parti, mais ton esprit sera toujours parmi nous en épiloguant Birago Diop, conteur sénégalais dans son poème le souffle des ancêtres ou la vie à perpétuité: "Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres,
La voix du feu s'entend,
Entends la voix de l'eau.
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglot:
C'est le souffle des ancêtres.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit,
Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l'arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l'eau qui coule,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts.