Invités à déjeuner par l'Ambassadeur Matthias Mülmenstädt, Directeur général des affaires politiques d'Afrique au Auswärtiges Amt (Ministère des Affaires étrangères Allemand), les cinq (5)
journalistes africains: James Ngumbu (secrétaire général de l'APPA, RDC), Oussouf Diagola (Farafinamag-AFI, Mali), Mohamed Ahmed Kebir (ITchad, Tchad), Olivier Enogo (Vox Africa, Cameroun) et
Freddy Mulongo (Réveil-FM, RDC). Au 7ème étage, au restaurant "Internationaler Club" du Ministère des Affaires étrangères deux groupes sont attendus: Les ambassadeurs africains accrédités aux
nations unies et les journalistes africains de Paris. Et à Berlin, un africain endimanché est un diplomate potentiel. Arrivé en premier, le groupe de journalistes est conduit par le protocole à la
table des ambassadeurs. Le temps de s'apercevoir de l'erreur, on apprend que la République Fédérale d'Allemagne fait un travail de lobbying auprès des Ambassadeurs africains pour un siège au
Conseil de sécurité des l'ONU. L'ambassadrice de la RDC est absente !
Berlin, le jeudi 3 juin 2010, l'Ambassadeur Matthias Mülmenstädt, "Monsieur Afrique" du Ministère des Affaires étrangères allemand s'entretient avec les journalistes africains de
Paris.
Dès son arrivée, l'ambassadeur Matthias Mülmenstädt, nous demande de tomber sa veste. Petit clin d'oeil avec le confrère Oussouf Diagola, on comprend qu'on aura affaire à la langue de soie et
non pas à la langue de bois ! " A Messieurs James Ngumbu et Freddy Mulongo, les deux congolais de la délégation je vous présente mes condoléances pour votre ami Floribert Chebeya assassiné à
kinshasa. Joseph Kabila est un point d'interrogation pour nous les Allemands. On ne comprend rien de sa vraie vision politique. Notre ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle qui a
rencontré Alexis Tambwe Mwamba ce matin lui a signifié notre préoccupation sur l'assassinat de Floribert Chebeya. Il nous a promis qu'une enquête sera urgement diligenté. La République Fédérale
D'Allemagne va réhabiliter l'aéroport de Goma. Depuis l'éruption volcanique du 17 janvier 2002, la piste de l'aéroport de Goma, initialement de 3 000 mètres, ne compte plus que 1 900 mètres
utilisables. Un montant de 15 millions d'euros est déjà disponible et sera mis à la disposition d'une ONG allemande, Agro action allemande (AAA), qui se chargera de l'exécution des travaux de
réhabilitation de l'aéroport de Goma". Monsieur Afrique poursuit: "Après le dialogue intercongolais, l'Allemagne avait soutenu la vice présidence économique et financière dirigée par Jean
Pierre Bemba. Nous sommes très embêté, nous avons soutenu un vice-président qui se retrouve aujourd'hui en prison à la CPI. Comment pourrions-nous l'expliquer à nos enfants ? Louis Michel,
l'ex-commissaire européen nous a tous bluffé. Avec lui, la carte des intérêts de la Belgique a été joué au détriment des autres pays européens. S'il y avait encore les élections en République
Démocratique du Congo, les Allemands ne se laisseront plus mener par le bout du nez par qui que ce soit. Pour être plus efficace, nous devons travailler ensemble avec la France".
Les journalistes africains de Paris avec l'ambassadeur Matthias Mülmenstädt et les membres de son équipe à la terrasse du 7ème étage du Ministère des Affaires étrangères.
La politique étrangère de la République Fédérale d'Allemagne en Afrique: Valeurs et intérêts
Le ministre fédéral des Affaires en a déjà tiré les conséquences, il ya deux ans: en 2007, le ministre fédéral Franck-Walter Steinmer a fixé les orientations nécessaires, et les actes ont suivi
les paroles: des fonds supplémentaires ont été débloqués.
Le ministère fédéral des Affaires étrangères, disposant de nouveaux crédits budgétaires, a alloué en 2008 et 2009 plus de 110 millions d'euros aà la prévention et à la gestion des crises, àla
promotion de l'état de droit et de la démocratisation, à la coopération policière et à la création de structures de sécurité en Afrique. nous avons lancé la campagne "Aktion Afrika" pour
renforcer l'engagement culturel en Afrique.
Depuis 2008, 40 millions d'euros ont déjà été alloués dans le cadre de cette campagne. l'association de l'Afrique aux débats du G8, que reflète déjà depuis 2007 ce que l'on appelle le processus
de l'Heiligendamm, et la détermination avec laquelle nous avons élaboré la Stratégie commune Union européenne-Afrique pendant notre présidence du Conseil de l'Union européenne en 2007 prouvent
que nous sommes convaincus que l'Afrique doit être traitée comme partenaire sur un pied d'égalité.
Les lignes directrices sont définies par une "double approche":
1. Renforcement des capacités de l'Afrique à assumer ses responsabilités: nous ne voulons pas lui fournir de schémas de modernisation tout prêts. Aujourd'hui, l'Afrique se développe par ses
propres moyens. nous appuyons ces approches.
2. Paix et sécurité: nous entretenons, dans le cadre de la stratégie commune Union européenne-Afrique ainsi qu'à d'autres niveaux, un dialogue étroit avec les Etats d'Afrique sur les questions
de sécurité, à l'intérieur mais aussi à l'extérieur de l'Afrique. Nous soutenons l'Union africaine en renforçant ses capacités à conduire des opérations de maintien de la paix et en créant des
capacités de gestion des crises.
3. Nous participons aux efforts déployés par l'Union africaine pour résoudre les crises notamment au sein des groupes de contact internationaux sur Madagascar, la Mauritanie et la Guinée.
4. Parallèlement, nous apportons des contributions concrètes au règlement des graves conflits actuels: nous nous engageons directement dans la lutte contre la piraterie au large de la Somalie,
au Darfour, au Zimbabwe, en République Démocratique du Congo, à Madagascar et en Afrique de l'Ouest.
5. Nous fournissons de l'aide humanitaire: là où la vie humaine est exposée à de graves dangers, le ministère fédéral des Affaires étrangères apporte une aide rapide en débloquant des fonds
importants à partir de son budget.
Notre politique africaine est prévisible, et l'Afrique nous fait confiance:
1. La politique étrangère allemande est guidée par des valeurs universelles telles que le respect des droits de l'homme, la démocratie, l'état de droit, le règlement pacifique des différends/la
juridiction internationale.
2. Nous poursuivrons des intérêts clairement définis: grande nation exportatrice, nous sommes dépendants d'un système de commerce mondial à la fois performants et sûr. La paix, la sécurité et
la stabilité en sont les conditions préalables. Nous attachons beaucoup de prix à la protection de l'environnement et du climat dans le souci de laisser aux générations futures un monde
vivable. Nous avons besoin de partenaires sur un pied d'égalité, conscients de leur propre valeur et faisant preuve de tolérance: pour cela, nous encourageons l'éducation et la volonté de
dialogue des sociétés civiles entre elles et créons les conditions pour développer et répartir équitablement la prospérité. Nous assurons notre approvisionnement énergétique en aidant nos
entreprises à s'ouvrir les portes en Afrique également.
3. Nos partenaires africains connaissent nos valeurs et ils les partagent. ils savent également quels sont nos intérêts et ils les respectent. voilà pourquoi notre politique est prévisible.
L'Afrique nous fait confiance. C'est pour cette raison que nous coopérons étroitement avec nos partenaires africains au sein des organisations multilatérales (notamment à l'ONU) dans un intérêt
mutuel.