La Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (Laddh) s’insurge contre les nouvelles dispositions de délivrance des pièces d’identité et en particulier du passeport en Algérie, a appris
vendredi 9 avril 2010, Réveil-FM-AFI et ses partenaires de sources proches de cette organisation à Alger.
La biométrie (photo d’illustration)
« La procédure de fichage des Algériens par le ministère de l’intérieur n’est pas acceptable car elle porte atteinte à la vie privée, droit fondamental de chacun », indique la Lddh dans un
communiqué.
Depuis le 1er avril 2010, l’Algérie a lancé une carte d’identité biométrique et un passeport électronique. Et, des daïras sont ouverts sur l’ensemble du territoire pour faciliter la délivrance
de ces papiers d’identité. Une décision qui, selon Noureddine Yazid Zerhouni, le ministère algérien de l’Intérieur vise à « se conformer aux normes internationales de sécurité ».
Mais, de nombreux observateurs dénoncent de plus en plus, les formalités à remplir pour se faire délivrer ces documents biométriques
« Les treize pages de formulaire à remplir, obligatoirement dans les deux langues, arabe et française, exigent du demandeur une foultitude de renseignements, certains classiques, d’autres pour
le moins inattendus. Et ce, en sus de douze différentes pièces qui constituent le dossier à déposer et sans compter la présence exigée d’un répondant », écrivait récemment le quotidien
indépendant algérien, Al Watan. Comme par exemple, « la nécessité de fournir le nom de ses anciens camarades de classes primaires ainsi que leurs coordonnées », ajoute les confrères.
Une position que partage la Laddh : « De l’ensemble du territoire national et de l’émigration, la Laddh reçoit des messages affolés traduisant l’inquiétude des citoyens concernant les nouvelles
dispositions », affirme l’organisation. « La Laddh ne comprend pas les motivations de l’Administration qui paie une société privée étrangère pour gérer le fichier national », ajoute-t-il.
En effet, le gouvernement algérien a conclu récemment un accord confiant la réalisation des passeports biométriques au français Oberthur. Ce qui, selon la Laddh, porte « gravement atteinte à la
souveraineté nationale ».
Par conséquent, l’organisation de défense des droits humains demande au gouvernement de « stopper d’urgence cette procédure administrative » pour « réfléchir à la meilleure façon de concilier
impératifs sécuritaires et policiers et respect des libertés individuelle des citoyens ».