Poutinisés à outrance, les journaux coupagistes de Kinshasa continuent à rêver débout. Quant aux joséphistes, ils espèrent la venue d'Albert II, roi des Belges pour légitimer leur pouvoir aux
abois.Or Albert II, de son nom complet est Albert Félix Humbert Théodore Christian Eugène Marie de Belgique, 6e et actuel roi des Belges depuis la mort de son frère Baudouin, est lui-même en très
grande difficulté de légitimité en Belgique. Albert II tient à tout prix le Congo crée par son arrière-grand-oncle Léopold II. C'est le Congo qui invite et qui paye: 12 Millions d'euros pour la
présence du roi des belges aux festivités du cinquantenaire du Congo à Kinshasa.
Lundi 14 juin 2010, l'indépendantiste flamand et anti-monarchiste notoire Bart De Wever (premier à gauche), raccompagné par Albert II, (au centre) après leur entrevue.
En Belgique, pays qui risque un jour de disparaître de la carte mondiale, c'est le grand casse-tête, après le triomphe des indépendantistes flamands dimanche dernier, néerlandophones et
francophones de Belgique préparent les négociations pour former un gouvernement un tant soi peu viable. Elle s'annoncent ardues.
a été le théâtre hier d'une rencontre peu ordinaire entre le souverain Albert II et le vainqueur chez les néerlandophones dimanche des élections législatives,
A la tête de la Nieuw-Vlaams Alliantie (Nouvelle Alliance flamande, N-VA), devenue dimanche la plus importante formation de Belgique avec 27 députés sur 150, M. De Wever est incontournable. Il
a été le premier président de parti à franchir les grilles du Palais royal belge.
Le roi des Belges saura-t-il endiguer le «tsunami» flamand déclenché par la victoire du parti nationaliste NVA aux élections législatives de dimanche? Chef de l’Etat, Albert II de Saxe-Cobourg
n’a en tout cas pas perdu de temps.
Dès lundi 14 juin 2010, après-midi, le leader de la NVA, Bart De Wever, un historien flamand polyglotte féru d’histoire romaine, a franchi le portail du palais royal de Laeken, près de
Bruxelles.
L’attitude et les convictions de Bart De Wever en disent long sur la mission compliquée qui attend le monarque. Arrivé sans cravate, contre les us et coutumes protocolaires, ce père de quatre
enfants âgé de 39 ans, devenu à l’issue du scrutin l’homme politique le plus puissant de Flandre, n’avait, jusque-là, visité qu’une seule fois le palais où tous les autres chefs de parti sont
comme chez eux. Une preuve de son ascension rapide, mais surtout de ses sentiments mitigés envers le souverain, mal-aimé dans le nord néerlandophone du pays en général: «Dans l’histoire, les
Saxe-Cobourg ont été contre chaque mouvement d’émancipation: émancipation flamande, sociale, ouvrière, ils étaient toujours contre», avait-il déclaré dans le passé à la télévision, tout en
s’estimant «républicain de cœur».
Le courant, pourtant, doit passer entre les deux hommes si la Belgique veut continuer d’exister. Mieux: c’est en fait un trio qui devra, dans les prochaines semaines, prendre ses
responsabilités.
Au souverain, attendu pour une visite au Congo-Kinshasa le 30 juin pour le 50e anniversaire de l’indépendance, le soin d’obtenir du vainqueur incontesté des urnes néerlandophones qu’il respecte
les institutions.
A Bart De Wever, le devoir d’accepter des concessions pour parvenir à une coalition nationale entre Flamands et Wallons. Et au président du Parti socialiste francophone, Elio Di Rupo, la charge
de prendre une initiative, en tant que leader de la première famille politique du pays.
Elio Di Rupo «formateur»
Preuve des fractures belges et du surréalisme politique local, le scrutin de dimanche 13 juin 2010 a en effet accouché d’un résultat bicéphale: la poussée nationaliste en Flandre d’une part; et
le retour en forme des socialistes arrivés en tête en Wallonie (plus de 35% des suffrages, 26 sièges sur 150 députés), et stables au nord du pays (13 sièges).
Bourgmestre (maire) de Mons, à proximité de la France, surtout réputé pour son habileté tactique, ses nœuds papillons, l’ancien vice-premier ministre Elio Di Rupo se retrouve par conséquent en
lice pour diriger le gouvernement fédéral. Cela alors que le nord néerlandophone – dont il parle mal la langue – penche de plus en plus à droite…
Au milieu de tout cela, Albert II devra donc régater. «Le fait que Bart De Wever n’ait jamais prononcé durant la campagne le mot séparatisme est le meilleur atout du souverain, expliquait un
éditorialiste francophone. Qu’il veuille ou non la mort de la Belgique, le leader de la NVA, en son for intérieur, n’est pas encore décidé à passer à l’acte.»
Le francophone Elio Di Rupo pourrait par conséquent être nommé «formateur» par le roi et s’engager en échange sur la voie d’une réforme durable de l’Etat, seule garantie contre la scission.
«Les Flamands qui ont voté De Wever ne l’ont pas chargé de couper le pays en deux. La seule chance de voir la Belgique survivre est de leur répondre banco!» pouvait-on lire dans la presse
francophone après le vote.
Reste à savoir si un tel accord droite-gauche et Flamands-francophones est possible. Et, surtout, s’il pourra tenir dans ce royaume au bord de la crise de nerfs, à quelques semaines de
l’accession de la Belgique à la présidence tournante de l’Union européenne, le 1er juillet prochain. Tout un symbole.
Le roi Albert II assistera, à Kinshasa, aux cérémonies du 50e anniversaire de l’indépendance. Est-ce que c'est pour les beaux yeux de Congolais où pour les intérêts belges ?
En mars 2010, le quotidien néerlandophone Het Nieuwsblad, qui citait un spécialiste financier Thierry Debels, déclarait que "la fortune privée du roi des Belges Albert II se chiffrerait à 1
milliard d'euros, soit 80 fois plus que les 12,4 millions que le Palais lui reconnaît officiellement."
Thierry Debels, qui a rédigé un ouvrage sur le patrimoine de la dynastie belge, "L'argent perdu des Cobourg", soulignait qu'" il s'agit probablement là d'une sous-estimation", ce spécialiste,
Le montant ainsi calculé ne tient pas compte de l'ensemble des intérêts que posséderait encore la famille royale en République démocratique du Congo.
L'un des principaux éléments du patrimoine des Cobourg serait constitué par des participations dans l'ex-Société Générale de Belgique, absorbée par le français Suez.
La dynastie belge fait souvent l'objet de critiques dans la presse flamande, notamment, estiment les analystes, parce qu'une bonne partie de l'opinion en Flandre, qu'elle soit acquise ou pas à
l'indépendance, voudrait la suppression des pouvoirs politiques résiduels du monarque.
La dernière fois qu’un roi Belge a posé son auguste pied dans l’ancienne colonie, c’était en 1985. La face despotique du maréchal Mobutu n’était alors plus un secret. Il commençait sa descente
aux enfers et comptait ses amis. L’indéfectible Baudouin avait répondu présent pour célébrer à ses côtés le 25e anniversaire de l’indépendance d’un Zaïre au bord du précipice. D’ultimes
embrassades avant que la mort du monarque, en 1993, puis celle de Mobutu, en 1997, entraînent les relations belgo-congolaises dans une ère de déchirements, de glaciations et de réconciliations
éphémères.
Vingt-cinq ans plus tard, le voyage d’Albert II, frère et successeur de Baudouin, n'apportera rien à la République Démocratique du Congo. N'en déplaise à Bob Kazadi Kabamba, un farfelu,
bluffeur et pyromane qui crie à veut l'entendre que "la Belgique doit parler Congo pour exister au niveau international".
Le Congo existe par les Congolais eux-mêmes, ces derniers n'ont pas besoin que la Belgique chapeaute quoi que ce soit pour leur existence.
Garçon de course de louis Michel, Bob kazadi Kabamba et avec Evariste Boshab, les deux Belges d'origine congolaise qui ont participé à la Constitution de Liège, Constitution fantoche qui
engrange la balkanisation de la République Démocratique du Congo avec ses 26 provincettes au lieu de 11 actuelles. Espérant rayer la RDC dans sa configuration actuelle, la Belgique risque de
vivre sa balkanisation toute seule sans intervention extérieure.